Un livre malagasy gratuit pour vos enfants !

Dans sa chronique Remarquable, le Malagasy Club de France attire votre attention sur une information, un projet, une initiative ou une nouveauté qui concerne les Malgaches de France. Aujourd’hui, gros plan sur la mise en ligne de Ny Volana sy ny Oranalivre malagasy pour la jeunesse désormais accessible à n’importe quel zaza de la diaspora en âge de lire.

livre malagasy

Couverture du livre en ligne « Ny Volana sy ny Orana »

On en parlait récemment : vos enfants peuvent tout à fait comprendre et parler la langue malgache, pourvu qu’ils l’entendent à la maison. Arrivés à un certain âge, entre six et huit ans, tous ceux qui maîtrisent cette langue à l’oreille et à l’oral, seront même (progressivement) capables de la lire. Seulement voilà, encore faut-il avoir des livres malgaches à la maison (qui plus est destinés aux enfants) ! Or, ce type d’ouvrage, déjà rare à Madagascar, ne court pas les rues de Paris, Bordeaux ou Bourzy-les-Près.

Heureusement, les technologies sont là, et heureusement, des gens savent en faire un usage intelligent et généreux. C’est le cas de Presse édition et diffusion (Prediff) à qui est dédiée cette chronique. Prediff oeuvre (entre autres choses) au redressement du secteur de l’édition sur la grande ile. Il y a peu, cette société a eu l’heureuse idée de mettre en ligne un livre jeunesse intégralement écrit en malgache. Ce bouquin, accessible gratuitement, s’appelle Ny Volana sy ny Orana (en français, La Lune et la Pluie). Grâce à lui, n’importe quel enfant du monde avec un ordi, une tablette ou un smartphone sous la main peut désormais avoir à lire une histoire malgache.

Une telle initiative est remarquable à plusieurs titres. Elle offre aux enfants de la diaspora malgache le privilège de toucher des yeux la langue de leurs ancêtres. Elle nourrit l’imagination de mots et d’expressions malgaches. Elle renforce l’attachement à des origines et à une culture. Et en plus, elle peut être une porte d’entrée vers la littérature malgache, ses récits et sa poésie. Peut-être même suscitera-t-elle des vocations.

Un fléau discret mais ravageur

On ne peut finalement regretter qu’une seule chose : avec la mise en ligne de Ny Volana sy ny Orana, désormais, un enfant vivant à New-York, Paris ou Berlin a presque plus de chance de tomber sur un livre malgache qu’un enfant de Madagascar ! Sur son site, Prediff rappelle en effet que rares, très rares, sont les écoles publiques possédant de tels ouvrages (et plus rares encore sont celles qui sont connectées à internet). Faute de moyens, évidemment. Moins visible et moins médiatique qu’un cyclone, un nuage de criquets ou la malnutrition, cette terrible carence n’en est pas moins un fléau sournois et ravageur pour une civilisation.

Cette chronique est d’ailleurs l’occasion de rappeler l’alerte lancée par Prediff : plutôt que de dépenser des sommes astronomiques en frais d’envoi pour faire voyager des livres écrits en français vers Mada, mieux vaut encourager les éditions locales d’ouvrage malgaches. Parce que ce secteur est pourvoyeur d’emploi. Parce que les enfants ont besoin d’apprendre à lire avec des livres écrits dans leur langue (élémentaire, non ?). Parce que, pour vivre, survivre et rayonner, aucune culture du monde n’a de meilleurs atouts que sa langue.

Alors donnons le virus de la lecture en malagasy à nos enfants grâce à Ny Volana sy ny Orana et à Prediff, et ensuite, achetons des livres malgaches à chaque fois que nous en trouverons l’occasion (on en trouve toujours) !