Musique : pour rester le même, Ari a changé de vie
|Avant de se consacrer à la chanson, Ari était ingénieur informaticien. Ce changement de vie , aussi soudain que désiré, n’est pourtant pas le fruit du hasard : Ari (Arinandrasana de son vrai prénom) a toujours eu la musique au fond de lui. Aujourd’hui, alors qu’il a fait de son plaisir un métier, cet artiste aux origines malgaches revient sur son choix et confie au MCF ses belles et légitimes ambitions.

Un sourire, une guitare et un micro : pas de doute, Ari est là
Ari est toujours accompagné de son sourire. C’est ainsi qu’il vit, c’est ainsi qu’il s’exprime. Que ce soit pour raconter les joies de sa nouvelle vie comme pour dire la monotonie de la précédente : « Il y a encore six mois, j’étais consultant en système d’information pour une société de service à Paris. Concrètement, mon boulot consistait à améliorer le système informatique d’entreprises comme ERDF ou M6, parfois à raison de soixante heures par semaine… »
Le job est donc très prenant mais il est bien payé et conforme aux aspirations professionnelles du jeune homme. Alors pourquoi l’avoir soudainement abandonné, à 25 ans ? Pour comprendre quelle mouche a piqué Ari, il faut remonter le temps, revenir quelques années en arrière.
« Je suis arrivé en France avec ma mère quand j’avais deux ans, se rappelle Ari. Mon père, qui voulait nous offrir de meilleures conditions de vie, s’était fait une situation ici et il était désormais possible de le rejoindre. Sans vivre à Madagascar, j’ai donc quand même grandi dans une famille malgache. Avec tout ce que ça implique, notamment sur le plan musical : dès qu’il y avait un peu de monde à la maison quelqu’un sortait une guitare et on se mettait à chanter ! Du coup, depuis que je suis gosse, j’ai toujours été nourri par la musique. »
Dans cet environnement familial favorable et stimulant, très tôt, Ari prend lui aussi une guitare entre les mains et apprend à jouer en autodidacte. « Gamin, j’en jouais déjà tout le temps. Je faisais des reprises, bien sûr, mais dès l’âge de 17 ans, j’ai aussi commencé à écrire mes propres compositions. Et j’ai adoré ça, encore plus que de jouer les chansons des autres ! »
La musique occupe vite une place privilégiée dans le cœur de Ari. On la retrouve partout, même dans ses études : « Avec des amis musiciens de mon école d’ingénieurs, nous avions créé un groupe : The Peanuts. Et on jouait partout. Dans les bars les galas, les mariages, les fêtes étudiantes…!«
Pour autant, Ari ne dévie toujours pas de son objectif premier. Il termine ses études et trouve un bon job. Mais même au moment de rentrer dans la vie active, il préserve une place pour la musique. « A la fin de mes études, j’ai rencontré un mec en train de monter un nouveau label et qui cherchait des artistes à produire. Le courant est super bien passé et il m’a proposé un album. Moi, j’ai vu ça comme un projet sympa et plutôt délire que je pourrais mener en plus de mon boulot. Alors je lui ai dit : why not ! »
Ce mec tombé du ciel, c’est Hervé Laloupo et le label en question, c’est Perkiz Music. L’un comme l’autre sont pour Ari un tremplin bien plus efficace que prévu. « J’ai rencontré plein de monde, des gens qui bossent pour Céline Dion ou Garou, j’ai commencé à discuter avec des maisons de disques, je suis allé voir des radios… En fait, ce projet, que que je prenais au départ à la rigolade, est assez vite devenu super costaud. C’est à ce moment que j’ai commencé à envisager de démissionner. Je prenais un tel plaisir côté musique, qu’assurer un job alimentaire était devenu très difficile. J’avais vraiment envie de tenter le coup et de me consacrer à 100% à mes envies d’artiste. Vu que j’avais un peu de sous devant moi, je n’avais plus aucune raison de ne pas me lancer. Certains quittent leur job pour faire un tour du monde, moi, je l’ai fait pour créer un album ! »
Après deux ans et demi à son poste de consultant, Ari se lance donc dans le grand bain de la vie d’artiste. Et six mois plus tard, il n’a aucun regret. « Depuis que j’ai pris cette décision, notre projet avance vingt fois plus vite et puis, surtout, j’adore ce que je vis. Ça correspond beaucoup mieux à ma manière d’être : je réalise que tout ce qui est trop cadré ne me va pas, que tout ce qui est norme est ennuyeux ! Personne ne peut dire jusqu’où peut aller ma carrière dans la musique, mais une chose est certaine, plus jamais je ne retournerai à mon ancien job »
De toute façon, Ari n’est pas du genre à se lamenter. Lui qui a inventé le terme de « smiling pop » pour mieux définir son style et son état d’esprit, est plus du genre à positiver et à voir le verre à moitié plein, quand bien même il serait (aussi) à moitié vide. Sa musique, comme les paroles de ses chansons, n’existent que pour véhiculer de la bonne humeur. Un parti pris qui invite certains à la moquerie mais que l’artiste assume sans ciller. « Il n’y a rien à faire. Si on veut éviter de sombrer, mieux vaut se concentrer sur le positif. Ce n’est pas naïf que de penser ça ! »
⌈Jusqu’à quand, la chanson autobiographique d’Ari⌉
Déjà trente chansons souriantes sont dans les tiroirs qui n’attendent plus qu’à être gravées dans le laser. « On pourrait lancer l’album tout de suite mais je préfère attendre qu’il sorte dans de bonnes conditions. Hervé Laloupo planche là dessus. Ensemble, nous choisirons ce qu’il y a de mieux pour que l’album soit diffusé le plus largement possible. Quitte à patienter un moment, je préfère ne pas me précipiter. »
D’autant qu’Ari ne perd pas son temps mais le met à profit : plutôt que d’attendre les bras croisés que lui tombe du ciel un contrat en or, il s’éclate sur scène. Son prochain concert sera d’ailleurs donné en faveur d’une association, Handigascar, qui, comme son nom l’indique, vient en aide à des handicapés de Madagascar. Et ce n’est pas un hasard : Ari n’a pas oublié ses origines. « En fait, je crois que je suis un mec tout à fait hybride. Mes parents ont eu l’intelligence de transmettre à leurs enfants la culture de Madagascar tout en adaptant notre éducation à la France. » Mais alors pourquoi avoir changé de prénom pour la scène ? « Parce qu’avec un prénom comme le mien (Arinandrasana) j’aurais épuisé tout le budget de la production dans l’encre de la pochette de l’album ! » Pas faux.
Concert de Ari pour Handigascar le jeudi 23 avril à 19h30, à l’Oxyd Bar, 26 Avenue Jean Aicard, 75011 Paris.
Ari est sur Facebook. Ari a une chaîne Youtube. Ari a un compte Twitter. Et Ari poste sur Instagram.
Et si vous voulez organiser un concert d’Ari chez vous, proposez le lui : il adore ça (plus d’infos à venir) !
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