FRD nous renvoie Mada en pleine tête, et ça fait du bien

Dans sa chronique Remarquable, le Malagasy Club de France attire votre attention sur une information, un projet, une initiative ou une nouveauté qui concerne les Malgaches de France. Aujourd’hui, gros plan sur le photographe François-Régis Durand dont les images vous ramènent illico au pays.

françois-régis durand
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Des photographes amoureux de Mada, on en connaît des milliers. Mais des photographes que cet amour ne rend pas aveugle, on en recense beaucoup moins. François-Régis Durand (FRD) fait partie ce ceux-là. Cette caractéristique rare, conjuguée à un talent sans pareil, fait de lui l’un des témoins les plus précieux de la Grande Ile depuis les années 2000. Parce qu’il est l’un des seuls à voir et à montrer ce pays tel qu’il vit, souffre et transpire.

Mada sans fard et sans transat

Face aux images de François-Régis Durand, les mono-maniaques de la carte postale passeront leur chemin : le photographe dont au cause aujourd’hui ne goûte guère, semble-t-il, aux paysages paradisiaques, aux gueules d’ange et aux makis en goguette. Pas plus qu’il n’éprouve, apparemment, d’attirance notable pour le misérable ou le sensationnel. En fait notre homme n’aime les clichés qu’au sens propre du terme. Les autres, ceux qu’on attend habituellement d’un appareil photo en service à Mada, il les laisse aux vendeurs de rêves et aux obsédés de la sensation forte en papier glacé.

Au fond, le travail de FRD pourrait se résumer simplement : donner à voir Mada telle que cette île est vue et vécue par ses habitants eux-mêmes. Sans fard, sans transat, sans piscine et sans ce sempiternel sourire de légende fantasmé par les tours-operators en quête de clients et par les ONG en quête de budgets (les Malgaches sourient certes davantage que les Français, mais ils ne font pas moins la gueule !)

Trop d’amour pour travestir
françois-régis durand

François-Régis Durand vu par FRD (photo FRD)

Les photos de FRD sont prises dans la rue, dans des gargotes, dans des bureaux, dans des chambres… Elles montrent des passants, des piliers de bars, des travailleurs, des prostituées… Elles sont les endroits et les gens du quotidien et ne les rendent ni plus beaux ni plus laids qu’en réalité.

FRD aime probablement trop Mada pour travestir ce pays, ou pour n’en montrer que ce que tout le monde veut bien voir. Il respecte trop cette île pour n’en dire et surtout n’en montrer que du bien. Quitte à se fâcher, quitte à déplaire. FRD a en ce sens une approche journalistique et testimoniale de son métier.

Cette démarche, servie par la technique et l’œil du photographe, offre des résultats saisissants. Tenir une photo de FRD, c’est avoir un bout de Mada entre ses doigts, dans les yeux, dans les oreilles, dans le pif et sur la peau. Regarder une de ses photos de gargote, c’est sentir des effluves de toaka gasy et des volutes de Mélia. C’est entendre des rires et des tensions. C’est capter la chaleur moite de l’endroit. C’est faire face à une réalité. Certes une réalité subjective, celle d’un photographe, mais une réalité familière qu’on ressent pour s’y être déjà frotté. En somme, regarder une photo de François-Régis Durand : c’est être sur place, l’espace d’un instant. Donc, merci. 


Pour en savoir plus sur ce photographe (qui ne photographie pas que Mada), voir ces images  et suivre son actualité, sachez que FRD a un site, qu’il est sur Facebook, Tumblr et Flickr.