Petit Malgache paralysé et menacé d’expulsion : des précisions
|Vous en avez certainement entendu parler : Steffen, un enfant malgache paralysé de sept ans, risque d’être expulsé avec sa famille alors qu’il vit en France depuis 2013 pour soigner sa grave maladie. Cette affaire, révélée le 12 mars par la journaliste Hélène Menal (20 Minutes), a fait le tour du net et des réseaux sociaux toute la semaine passée. Touché et intrigué par l’histoire, le Malagasy Club de France a tenté d’en savoir davantage sur ce cas qui crée le débat.

Steffen, enfant malgache paralysé, risque d’être expulsé avec son père et sa mère
L’affaire est passée devant le tribunal administratif de Toulouse le jeudi 12 mars dernier. Depuis, la famille de Steffen attend la délibération dans le silence et avec prudence. Nous avons réussi à la contacter mais, de façon parfaitement légitime et compréhensible, elle nous a répondu ceci : « Comme nous sommes encore en attente de la délibération du tribunal, nous ne souhaitons pas communiquer plus d’informations pour l’instant. » Dans un tel cas de figure, ce type de réaction face aux médias est la plupart du temps souhaitable. Mieux vaut éviter tout mot ou attitude qui pourrait heurter la sérénité du tribunal chargé de se prononcer.
Cependant, en attente de ce délibéré et des futures réactions, voici ce que nous pouvons d’ores et déjà dire de l’affaire de Steffen, ce petit malgache paralysé et menacé d’expulsion vers Madagscar.
Où en est l’affaire ?
Les parents de Steffen sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’exécution de cette décision (prise par la préfecture) signifierait pour Steffen : ou l’obligation de vivre séparé de ses parents (hypothèse humainement inenvisageable); ou l’interruption des soins qu’il reçoit en France (pour cause de départ de toute la famille pour Madagascar). Contestant cette OQTF, les parents de Steffen ont saisi le tribunal administratif. L’audience a eu lieu jeudi dernier. Le délibéré est en attente.
Pourquoi Steffen est-il venu en France ?
En 2013, les parents de Steffen prennent leurs quartiers à Toulouse pour permettre à leur fils de cinq ans d’accéder aux soins dont il a urgemment besoin : « Steffen est tétraplégique et il est atteint d’une grave maladie neurologique », précise dans un communiqué Flor Tercero, avocate de la famille. A l’époque, le petit garçon ne pèse que treize kilos ! « Il est arrivé dans un état de malnutrition avancé en raison de trouble de déglutition. »
Aujourd’hui, bien que nécessitant toujours des soins très importants, l’état de santé de Steffen se serait bien amélioré.
Steffen pourrait-il désormais être soigné à Madagascar ?
Le délibéré du tribunal dépendra vraisemblablement de la réponse qui sera donnée à cette question. Or, c’est précisément sur ce point que les opinions divergent.
D’un côté, la préfecture (qui a ordonné l’expulsion) estime que le traitement dont a besoin Steffen existe à Madagascar (position partagée par l’Agence régionale de santé).
De l’autre, la famille est certaine du contraire. Et pour en convaincre les autorités, elle a notamment produit le certificat d’un pédiatre spécialisé à Madagascar qui indique que « le médicament essentiel au traitement de l’enfant est indisponible (la toxine botulique), et qu’aucun service de neuro-pédiatrie n’existe à Madagascar. »
Qui a tort, qui a raison ? La préfecture ou la famille ? Steffen doit-il partir ou peut-il rester ? C’est désormais au tribunal administratif de trancher et de se prononcer. On pourrait connaître sa décision d’ici un mois environ.
Qu’en pense le Malagasy Club de France ?
Nous ne connaissons ni le dossier médical de Steffen, ni les tenants et aboutissants juridiques de l’histoire. Il n’est donc pas question de donner un avis sur ce dossier que nous n’avons pas suivi. Cependant, en dehors même du cas de Steffen, il est une chose que nous pouvons dire (et pas besoin d’être médecin ou juriste pour l’affirmer) : il ne fait pas bon être atteint d’une maladie grave à Madagascar. Là- bas, pour ces gens-là, un hôpital peut étrangement et tristement ressembler à un mouroir.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la plupart des Vazaha de Madagascar rentrent au pays à la première fracture.
Des témoignages sur le traitement des maladies graves à Madagascar ?