Nirina : le roi du caca pigeon futur papa d’un superhéros ?
|Nirina est l’un des plus grands experts mondiaux du caca pigeon*. Mais ce serait lui faire offense que de réduire son CV à cette seule qualité. Car Nirina est surtout un artiste complet. Danseur, chanteur, réalisateur, acteur et producteur, il touche à tout et a le bon goût de nous en faire profiter : ses vidéos en ligne (de très grande qualité) sont de plus en plus visionnées. Le MCF, qui lui prédit un grand avenir, a voulu en savoir davantage sur le parcours et les projets de ce personnage ne faisant rien comme tout le monde.
Si on vous dit que Nirina ne fait rien comme tout le monde, c’est que c’est vrai. Premier exemple : ses études. Après le bac, ce français né en France de parents malgaches intègre une fac de médecine. Qu’y étudie-t-il ? La médecine ? Comme l’aurait fait un autre étudiant en école de médecine ? Non, lui, il y apprend à faire des vidéos ! « A la fac, je me suis fait des potes assez drôles, dont un qui avait une caméra. Du coup, on s’est mis à tourner des clips pour le fun. A l’époque, je ne touchais pas encore au montage mais c’est comme ça que j’ai commencé. Pour me marrer ».
Sans surprise, la parenthèse médecine se referme assez vite. « Nous formions une bande de cinq potes. Et nous avons tous raté notre première année ! Un seul a décidé de redoubler. Pour moi et les trois autres, c’était fini. »
Adieu les bistouris donc, et bonjour le monde du commerce : après un passage par GEA (gestion de l’entreprise et de l’administration), Nirina pose son séant sur les bancs de l’école de commerce de Chambéry. Mais ses mains, elles, restent scotchées à sa caméra. « Dès la première année, j’ai commencé à faire des vidéos pour le bureau des élèves et les autres associations scolaires. Ensuite, j’ai commencé à recevoir des commandes venant de stagiaires en entreprise, puis des entreprises elles-mêmes. Du coup, en deuxième année, j’ai créé mon autoentreprise en parallèle à mes études. Quant à ma troisième année, je l’ai faite en alternance avec la CCI de Savoie : je lui fournissais des vidéos, des portraits d’étudiants, des interviews… »
Nirina s’installe à Madagascar et s’y sent comme chez lui
Après ces études plutôt brillantes dans le commerce, Nirina, qui n’a plus trop de doutes quant à sa vocation, choisit une nouvelle fois de ne pas faire comme tout le monde : plutôt que de se lancer dans la discipline à laquelle il a été formé, il opte pour un savoir-faire qu’il a appris seul et sur le tas : la réalisation. Au terme d’un stage à Singapour, il est embauché par une agence web qui cherche à développer son département vidéo. « Là-bas, j’ai réalisé des films d’entreprise. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus fun mais c’est super formateur. J’ai beaucoup appris. »
L’aventure asiatique dure deux ans et demi. « Entre autres choses, j’en ai eu marre des questions de visa à renouveler. Alors j’ai décidé de partir ». De partir, pas de rentrer : plutôt que de faire ce qu’on aurait pu attendre de lui, à savoir revenir en France, Nirina choisit en effet une autre destination : Madagascar, le pays d’origine de ses parents. C’était il y a presque huit mois. « Avant de prendre la décision de m’y installer, je n’y étais allé que trois fois. Pour des vacances. A l’époque, j’étais un ado du genre plutôt stressé et Madagascar m’avait offert une autre vision de la vie. J’ai eu un vrai coup de cœur et, depuis, j’ai toujours su que je m’y installerais un jour. Aujourd’hui, sans que je puisse l’expliquer, même si je ne parle pas encore la langue, et même si ça n’a rien à voir avec la France et avec l’éducation française que j’ai reçue. je m’y sens chez moi. »
⌈Nirina nous dit qu’il ne parle pas le malgache. Mon oeil⌉
Un choix de vie personnel qui ne remet absolument pas en cause les choix professionnels de Nirina. De son île, il continue à créer, à imaginer, à filmer et à raconter des histoires. Tantôt pour des concours, tantôt pour le plus pur plaisir de la création. Ses vidéos, largement inspirées par son nouveau cadre de vie, gagnent à chaque fois en drôlerie, en qualité et en audience. Dans le genre, Hunger Gasy est franchement bluffant et laisse imaginer au spectateur le potentiel du réalisateur. Jusqu’où ira-t-il ?
⌈Hunger Games vu par Nirina le gasy⌉
Pour l’heure, Nirina, qui bosse en semaine pour une agence de communication, n’est pas encore allé au bout de ses ambitions. Mais de grands projets existent, et ils mûrissent doucement. Son rêve : filmer l’épopée d’un super héros malgache. « Les super héros, Marvel, les comics, tout ça, j’en suis fan. Et j’aimerais vraiment un jour réaliser un long métrage malgache à Madagascar… »
En attendant que toutes les conditions nécessaires à un tel projet soient réunies (notamment les infrastructures, lire l’interview du réalisateur d’Ady Gasy), Nirina continue de nous offrir sur Youtube le meilleur de son imagination débridée et débordante : sketches, parodies, musique, chansons, clips et même des tutos de danse. Au fait, savez-vous où Nirina a renoué avec la danse ? « En école de commerce, avec des potes…! » Comme tout le monde quoi.
⌈Nirina rend hommage au ravitoto⌉
*⌈Nirina disserte sur le caca pigeon⌉
⌈Nirina négocie⌉
⌈Nirina parle de lui⌉
La page Facebook de Nirina (où l’on trouve notamment quelques-unes de ses chansons)
Et, pour rappel, cette interview de Aaron, un compère de Nirina qui, lui, a fait le chemin inverse (né à Mada, installé en France).