La vie rêvée par Tefy, un Malgache à Paris
|Depuis tout petit, Tefy rêvait de vivre à Paris. Et maintenant qu’il y habite, il court après mille autres rêves, certain de pouvoir les réaliser. A la tête d’un blog suivi par des milliers de fans, (Un Malgache à Paris), il revient pour nous sur son parcours et sa philosophie. Bienvenue dans la rubrique Talents.
Aussi loin qu’il se souvienne, Tefy a toujours été passionné par la mode. Une passion venue très tôt, de nulle part, et qui l’a pris par hasard. « Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours dessiné. Et je ne sais pas pourquoi, mais tous mes dessins représentaient des robes et des trucs fashion. Depuis tout petit ! Et j’en faisais partout, jusque dans mes cahiers de maths ! »
A Madagascar, ce genre de passe-temps n’est pas toujours vu d’un très bon œil. Surtout s’il est celui d’un garçon. « Les gens ne comprenaient pas que je puisse m’intéresser à ces choses là. Ils trouvaient ça bizarre. En fait, Madagascar est un pays resté très conservateur et puritain. La mode y a toujours eu une connotation péjorative (mais heureusement ça commence à changer), et en voyant mes centres d’intérêt, on me prêtait immédiatement une orientation sexuelle jugée politiquement incorrecte. »
Un choc culturel épanouissant
Du coup, face à ces préjugés qui lui font « peur », Tefy n’envisage pas une seconde faire carrière dans le domaine de la mode. Une fois bachelier, il s’inscrit d’ailleurs en licence arts du spectacle, cinéma et théâtre (on reste dans la création). Mais attention ! Pas n’importe où : A Paris, une ville qui le fascine depuis toujours !
Nous sommes en 2010, et là, Tefy subit un choc. Un « choc culturel », positif, et peut-être même, salvateur. « Ici, j’ai découvert une ouverture d’esprit qui m’a permis de m’épanouir et de m’intéresser à la mode autant que je le voulais. »
Sa licence en poche, il revient naturellement à ses premières amours et s’y consacre cette fois à 100%, sans retenue, sans crainte, sans limite. « J’aimais le théâtre et le cinéma. Mais je ne voulais pas m’attarder là-dedans. De fil en aiguille j’ai donc décidé, en septembre dernier, de créer mon blog mode et life style : Un Malgache à Paris. »
Un Malgache à Paris et son côté bisounours revendiqué
Un Malgache à Paris, c’est un site plein de rencontres, de reportages, d’adresses et de chroniques abordant la mode, le style, l’art de vivre et l’air du temps. Tefy y livre ses coups de cœur, ses plaisirs et ses conseils avec un soin tout particulier accordé à l’image. « Mes études n’ont pas été inutiles. Dans toutes mes photos, que ce soit sur mon site ou sur mon compte Instagram, j’essaie de faire une mise en scène, de raconter une histoire. Je ne me contente pas de déclencher un appareil en appuyant sur un bouton. Je mets en oeuvre ce que j’ai appris dans mes cours à l’université. »
Un Malgache à Paris, c’est aussi un côté Bisounours (style photo de chaton mignon) totalement assumé et même revendiqué par son auteur dont la devise est d’ailleurs : « Faire de ma vie un rêve et de mon rêve une réalité ». Il s’explique : « Pour moi, grandir n’est pas forcément synonyme de lassitude ou de routine. Au contraire. Les rêves sont mon moteur. J’ai toujours fonctionné comme ça et j’en suis ravi. Même si ça n’a pas toujours été facile. On m’a déjà dit (un malgache) que je ne pourrais jamais travailler dans la mode à Paris. Que sans réseau et sans connaissance, jamais je ne pourrais intégrer ce milieu très fermé ! »
Quand Tefy discute aujourd’hui avec des stars de la mode telles que Pierre Cardin ou Inès de la Fressange, on peut parier qu’il se souvient de ces oiseaux de mauvais augure qui lui prédisaient un échec cinglant. Ces rencontres, riches et inédites, sont pour lui ses meilleurs moments de blogueur. Tant elles symbolisent son existence dans le milieu de ses rêves (la mode) tant elles nourrissent ses espoirs et ses ambitions.
A quand une boutique Chanel à Tana ?
Tefy s’apprête même à abandonner son poste d’assistant d’édition auprès d’une journaliste de mode. « Dans quelques jours, je ferai le grand saut ». Un Malgache à Paris concentrera alors toute l’énergie et tous les objectifs de ce gasy de France. « D’ici un an, j’espère par exemple faire la fashion week de Milan en plus ce de celle de Paris. Puis, à terme, je veux couvrir aussi celles de New-York et de Tokyo, comme le font les plus grand blogueurs. »
A entendre notre victime (consentante et heureuse) de la mode, on pourrait croire que Madagascar est déjà loin derrière, que la Grande Ile ne fait plus partie de ses plans. Ce serait tirer des conclusions bien trop hâtives. « Dans la mode, je veux être perçu comme une référence en tant que personnalité Malgache. J’aimerais d’ailleurs beaucoup venir à Madagascar pour y faire la promotion du tourisme. Parce que je suis convaincu que cette activité peut être un poumon pour ce pays au potentiel immense. »
Pour son île natale, Tefy a aussi des rêves bien à lui. « En secret je rêve de voir des boutiques Chanel et Dior sur l’avenue de l’Indépendance, à Tana. » Vous le croyez fou ? Vous avez peut-être raison. Mais méfiez-vous : ce garçon a une fâcheuse tendance à voir ses rêves se réaliser.
Voir aussi : la page Facebook d’Un Malgache à Paris.
Retrouver ici tous les autres portraits du Malagasy Club de France